L’enseignement supérieur progresse considérablement. Il existe de nombreuses écoles qui offrent un large éventail de formations. Il n’est pas toujours facile de savoir la valeur d’un diplôme ou d’une formation. Quelques critères permettent d’identifier les écoles reconnues par l’État et de vérifier la valeur des formations et des diplômes proposés.
Les diplômes reconnus et obtenant le visa de l’État
La reconnaissance officielle d’un diplôme repose sur plusieurs mécanismes institutionnels qui garantissent sa valeur sur le marché du travail et sa portabilité internationale.
L’inscription au Répertoire National des Certifications Professionnelles
Les diplômes reconnus par l’État sont inscrits au niveau du RNCP ou Répertoire National des Certifications Professionnelles, créé en 2002 et géré par France compétences depuis 2019. Cette inscription constitue le socle de la reconnaissance officielle, avec plus de 4 000 certifications enregistrées au 1er janvier 2025. Il importe de vérifier l’enregistrement de la certification professionnelle, l’habileté de l’organisme et la régularité du renouvellement, car les certifications sont délivrées pour une durée maximale de cinq ans renouvelable. Les références de la certification doivent être claires, incluant le code RNCP, le niveau de qualification (de 3 à 8 selon le cadre européen des certifications) et les blocs de compétences associés.
Le visa ministériel et ses implications
Par ailleurs, le diplôme peut recevoir un visa de l’État. Celui-ci est délivré par le ministère de l’enseignement supérieur après évaluation par le HCERES (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Les diplômes obtenant le visa du ministère ont une valeur nationale et bénéficient d’une reconnaissance automatique dans tous les secteurs publics et privés. Avant l’obtention du visa, les écoles supérieures doivent être reconnues au préalable par le ministère, processus qui peut prendre plusieurs années d’évaluation. Le visa est destiné aux enseignements diplômants bac+3 à bac+6, couvrant les grades de licence, master et doctorat. Il permet d’accéder au système Licence-Master-Doctorat (LMD) d’Europe et facilite la mobilité étudiante grâce aux ECTS. Il offre aux diplômés une ouverture mondiale et constitue un moyen d’obtenir des équivalences avec les formations et les universités internationales dans le cadre des accords de Bologne.
La vérification de l’authenticité des diplômes
Depuis 2019, le service Diplome.gouv.fr permet aux employeurs et aux établissements d’enseignement de vérifier l’authenticité des diplômes délivrés par les établissements publics français. Cette plateforme digitale recense plus de 2,5 millions de diplômes délivrés depuis 2008 et constitue un outil essentiel de lutte contre la fraude documentaire, qui représente environ 0,2% des diplômes vérifiés selon les statistiques du ministère.
L’accréditation des établissements et la certification professionnelle
Le système d’accréditation français s’articule autour de plusieurs organismes spécialisés qui évaluent la qualité des formations et des établissements selon des critères rigoureux définis au niveau européen.
Les mécanismes d’accréditation institutionnelle
L’accréditation ne concerne pas les diplômes mais s’applique directement aux écoles reconnues. Elle s’ajoute à la reconnaissance et permet aux établissements d’octroyer des licences et des masters dans le cadre de leur autonomie pédagogique. L’accréditation est délivrée par le Haut Conseil Supérieur de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur ou HCERES, créé en 2013, sauf pour les établissements d’ingénieurs. Ces derniers reçoivent des accréditations de la part de la Commission des Titres d’Ingénieurs ou CTI, fondée en 1934, qui évalue actuellement plus de 200 formations d’ingénieurs réparties dans 150 établissements. Le processus d’accréditation s’étend sur 18 mois et implique des évaluations sur site, des audits de programmes et une analyse approfondie des résultats d’insertion professionnelle.
La certification professionnelle et son impact
À propos de la certification, elle est liée au RNCP et gérée par France compétences, établissement public créé en 2019 avec un budget annuel de 13,4 milliards d’euros. Pour choisir un bachelor, il faut considérer les certifications reconnues par l’État, comme le titre de Responsable des Ressources Humaines de niveau 6 enregistré au RNCP, garantissant ainsi une formation professionnelle et une insertion facilitée dans le secteur des ressources humaines. Elle est déterminante pour savoir si un enseignement ou un diplôme satisfait aux compétences professionnelles de l’emploi, avec un taux d’insertion moyen de 85% dans les six mois suivant l’obtention. La certification n’équivaut pas forcément à un diplôme universitaire mais peut avoir la même valeur sur le marché du travail. Elle est souvent délivrée par un établissement privé, mais doit respecter les référentiels de compétences définis par les branches professionnelles. Le Bachelor de l’ESGRH propose ce niveau pour son Bachelor RH.
L’évaluation continue et le renouvellement
Le système français impose un renouvellement périodique des accréditations et certifications. Les établissements font l’objet d’une évaluation tous les cinq ans pour maintenir leur statut, processus qui garantit l’adaptation continue des formations aux évolutions du marché du travail. En 2024, le HCERES a ainsi évalué 847 formations et 156 établissements, contribuant à maintenir un niveau de qualité élevé dans l’enseignement supérieur français.
Les certifications des entités nationales et internationales
L’écosystème de la reconnaissance des diplômes s’enrichit d’un ensemble de labels et d’accréditations complémentaires qui renforcent la valeur des formations sur les marchés national et international.
Les grades et labels nationaux
Nombreux sont les établissements d’enseignement supérieur qui proposent d’autres certifications concernant les niveaux bachelors, les labels de la Conférence des Grandes Écoles et les accréditations sectorielles. Récemment, le grade licence est un titre alloué aux bachelors de certains établissements par la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG), créée en 2001. Ce grade permet de recevoir des équivalences non seulement au niveau européen mais aussi international, facilitant la mobilité étudiante dans 48 pays signataires des accords de Bologne. En 2025, 147 formations bachelor bénéficient de ce grade licence, représentant environ 35 000 étudiants.
La Conférence des Grandes Écoles et ses standards
Concernant la Conférence des Grandes Écoles, fondée en 1973 et regroupant 271 établissements membres, elle possède des labels permettant de joindre le cursus de cinq années d’études avec les besoins des entreprises et des sociétés. Ces labels s’appliquent à des formations spécifiques et continues, notamment le label Mastère Spécialisé® (375 formations accréditées) et le Master of Science (MSc) dispensé en anglais (89 programmes). Les formations labellisées CGE affichent un taux d’insertion professionnelle de 92% six mois après diplomation, avec un salaire moyen d’embauche de 42 000 euros annuels selon l’enquête insertion 2024.
Les accréditations internationales de référence
Pour les écoles de gestion et de commerce accréditées au niveau international, il s’agit d’un gage de qualité des programmes reconnu mondialement. Les formations ainsi reconnues bénéficient d’une qualité garantie et d’une reconnaissance internationale. Les accréditations concernent principalement trois organismes : l’AMBA (Association of MBAs) pour l’évaluation des MBA, créée en 1967 et accréditant 2% des programmes mondiaux ; l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) pour l’évaluation de l’excellence des établissements de management, fondée en 1916 et accréditant moins de 5% des écoles de commerce mondiales ; et EQUIS (European Quality Improvement System), appartenant à l’accréditation de l’Union européenne et géré par l’EFMD depuis 1997.
La triple couronne et son prestige
Seulement 1% des écoles de commerce mondiales détiennent la triple couronne (AACSB, EQUIS et AMBA simultanément), gage d’excellence reconnu internationalement. En France, huit établissements bénéficient de cette triple accréditation en 2025, plaçant l’enseignement supérieur français parmi les leaders mondiaux. Cette reconnaissance facilite les partenariats internationaux, les programmes d’échanges étudiants et l’employabilité des diplômés à l’international, avec un taux de placement à l’étranger de 25% pour les diplômés de ces établissements.